MANIHI



La tradition d'accueil. Toujours vivace...

      Manihi est un atoll. Et un atoll c'est quoi ? Ben c'est çà là, ci dessous. Comme vous pouvez l'imaginer, la vie dans un tel endroit a une saveur particulière. Certes, pour le touriste, c'est paradisiaque, mais entre les assauts de la mer, une terre ingrate et un éloignement de tout, le quotidien des habitants n'est pas aussi rose qu'on peut l'imaginer. Certes il y a du poisson. D'ailleurs nous n'avons rien mangé d'autre. Mais la pêche, c'est aléatoire et parfois dangereux. Le Pacifique ne l'est pas tant que çà. Non seulement, tous les jours ne sont pas favorables mais en plus, le poisson n'est pas toujours au rendez-vous. Et quand on en attrape, il faut se dépêcher de le remonter sinon les requins te le volent. Ce bref séjour nous a donc permis d'appréhender le quotidien d'un îlot corallien. Ce fut intéressant et nous avons pu goûter cette sensation d'être dans un endroit vraiment à l'écart.



Un aspect de Manihi vu du ciel



Pique-nique sur un motu au fond du lagon


John, Roméo et le gros bateau


Nettoyage des nacres perlières


Ferme perlière

       Nous avons logé à la pension de John. Contrairement à Huahine, l'accueil a été au delà de nos espérances. En logeant-là, de toutes façons, tu n'a pas le choix. Pour bouger, manger, dormir, tu dépend de ta pension. J'étais venu à Manihi il y a longtemps et c'était alors un des atolls les plus fréquentés par les touristes. Il y avait plusieurs vols par jour depuis Papeete. Notamment pour garnir l'hôtel de touristes. Mais voilà, en 2012, l'hôtel a fermé et une source d'activité et des emplois s'est bien tarie. Il ne reste aujourd'hui plus que trois pensions de famille et les vols sont passés à quelques uns par semaine. Il paraît qu'il y aurait un repreneur. Les habitants le souhaitent ardemment mais en sept ans l'établissement s'est très dégradé et les amateurs ne se bousculent pas car les travaux de réfection seront énormes.


    Alors pour un touriste comment ne pas s'ennuyer sur un atoll ? Et bien, déjà, on lève le pied et on s'adapte au rythme local. Nous avons donc fait quelques promenades dans le village. La chance a voulu que la fête du Heiva se déroulait aussi à Manihi. je vous ferai un jour un article sur le Heiva. Nous avons donc pu assister presque tous les jours a des spectacles de danses et de chants que bien peu de touristes peuvent voir. Certes nous sommes loin des magnificences de la place Toata de Papeete mais l'ambiance familiale et joyeuse compensait largement l'a peu près des spectacles. Et parfois, en plus, c'était très bien. Je me souviens de quelques chansons que j'ai longtemps fredonné après les avoir entendues. Décidément, la danse, la musique et le chant sont vraiment profondément ancrés dans la culture polynésienne.

    Après, nous avons été plusieurs fois à la pêche, dont une fois hors du lagon, avec John et des membres de sa famille. L'occasion d'apprendre comment on pratique et de voir que le poisson ne coopère pas toujours. Il nous a aussi emmené tout au fond du lagon. Là ou il n'y a plus personne. Nous nous y sommes baignés et avons fait un pique-nique avec poissons au barbecue. Il nous a aussi lâché sur des motus où nous sommes restés comme seuls au monde. A chercher des coquillages, observer les bébés requins, admirer la violence des vagues sur le récif, ramasser des noix de coco, visiter les habitations abandonnées. Nous avons aussi profité de l'occasion pour offrir un baptême de plongée à Roméo. Il a adoré.

    Ce fut une excellente expérience et les discussions avec John ont été très instructives sur tous les sujets. L'eau, le ravitaillement, le manque de fruits et légumes, l'électricité, la pêche, les perles surtout car c'est un ancien perliculteur et tailleur/polisseur de perles. Merci à lui pour son accueil et sa disponibilité. Il s'est toujours soucié de nous pour qu'on ne s'ennuie pas.On recommande....

    Voilà, je vous laisse admirer les photos. A bientôt.



Au fond du lagon


Un hoa, ou ancienne passe maintenant comblée séparant deux motus


Ce poisson n'est pas bon. Mais comme trophée, ça en jette



Partie de pêche


Un motu parfait pour s'isoler du monde

    A Manihi, comme souvent, il n'y a qu'une seule passe pour entrer dans le lagon. Le ravitaillement se fait par des cargos qui viennent de Tahiti a peu près une fois par semaine. Ils sont attendus avec impatience et le petit village s'anime d'un seul coup à leur arrivée. Ceci dit, une certaine organisation règne car nous avons toujours eu du pain. Il fallait juste le commander la veille. On peu saluer là une sorte de performance. On trouve de la baguette dans les coins les plus reculés de la Polynésie Française. Ok, il n'est pas terrible. Mais bon ....



La passe de Manihi


Les aiguillettes dans la passe


Le petit port du village de Paeua


L'unique route-environ 5kms


Un moyen de locomotion tout à fait adapté

   
    Comme activité, hors la pêche, il reste la perliculture. Mais là aussi, l'activité a connu des jours meilleurs. Seules subsistent une dizaine de fermes et les cours se sont effondrés. Pour avoir visité une exploitation, je peux vous dire que c'est un travail de fou avec beaucoup de contraintes et de soucis quotidiens. Par exemple, quelques semaines avant notre arrivée, il y eut un vent si fort que la mer  a envahi le motu en emportant tout le matériel qui était posé sur le sol. Le nettoyage des nacres, la greffe, les maladies, le réchauffement de l'eau et la chute des prix occupent bien la profession. Et j'en passe...



La pension de John. Dans une toute petite anse naturelle


Roméo et la plongée


Face aux éléments déchaînés


Sorte de trou du souffleur

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Autre technique de pêche. Pour le poulpe par exemple... Berk...

   


Le lagon au crépuscule. Au milieu une ferme perlière abandonnée


Ah les enfants et la pêche. Ça les fascine


En partant, on même cassé l'atoll